Fort de son esprit bobo-écolo et de son charme séculaire,
l’espadrille incarne, a l’instar de son acolyte moins élégant la tongue, la
chaussure estivale par excellence. Artisanale, authentique et décontractée,
cette sandale en corde confortable et colorée, revient à chaque saison pour le
plus grand bonheur des citadin(e)s comme des vacanciers élégants.
Photo : Pare Gabia |
Portée par les troupes de fantassins espagnols de la couronne
catalano-aragonaise, l’espadrille est apparue
pour la première fois au 13ème siècle, dans le département des Pyrénées. Son
appellation vient du terme espagnol « esparto », une sorte de plante,
le jonc, que l’on tressait pour fabriquer les semelles.
Photo : espadrilles.store.com |
Puis c’est au 18ème siècle que sa confection se
répand peu à peu et notamment en France, dans le petit village de Mauléon-Licharre
dans les Pyrénées-Atlantiques. Dès lors, de
nombreux petits ateliers voient le jour et Mauléon devient l'un des plus
grands sites de production en France. Entre 1850 et 1880, la fabrication va
passer du stade artisanal au stade industriel.
Photo : espadrillestore.com |
Ainsi
vers 1880, la sandale traditionnelle se fabrique en usine et non plus à la
main, à l’aide de machines de plus en plus sophistiquées. L’espadrille connaît
alors une croissante exponentielle, au point d’envahir les mines du nord de la
France, où elles sont portées par les ouvriers. Très vite c’est la main d’œuvre
qui fait défaut, on fait donc appel à des saisonniers espagnols et notamment
les « hirondelles », ces jeunes filles aragonaises qui viennent
d’automne à mai.
Photo: Atelier de monteuses chez Cherbero – blog.espaldea.com |
Mais
le succès connaît son premier déclin avec la guerre de 14-18. La semelle en corde moins résistante, laisse
place progressivement à un revêtement en gomme le « Regum », plus
adapté à l’humidité.
Puis
vers 1950, les fabricants suivent les inspirations de la mode et offrent à
celles-ci un nouveau souffle plus moderne et plus adapté. En 1960, le créateur
de l’époque, Yves Saint-Laurent commande des espadrilles avec talons et des
rubans qui se nouent autour de la cheville, pour les fêtes de Paris. C’est la
naissance des espadrilles perchées sur des talons compensés.
Aujourd’hui,
la fameuse chaussure « basque traditionnelle » est encore très
populaire en France aussi bien chez les hommes que chez les femmes, en
particulier l’été. C’est un des rares produits fabriqués de manière artisanale
en France et avec des matières naturelles.
Photo : Ashley Olsen - femmes.orange.fr |
Photo : Look Eglé bespoke |
On retrouve notamment celles de la marque
française Pare Gabia, une maison fondée en 1935, qui réalise d’authentiques
espadrilles en toile et semelle en fibre de jute, recouverte de caoutchouc
naturel. Au gré des saisons et des tendances, la petite entreprise confectionne
des sandales colorées et ludiques, cousues à la main.
Photo: Pare Gabia |
Les
espadrilles se portent de manière décontractée avec un jean retroussé, un short ou une jupe. A l’inverse elles peuvent agrémenter une silhouette plus
élégante, composée d’un pantalon 3/4 fuselé et d’une veste de costume.
Très bien écrit comme toujours, bises ma puce.
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